Album le plus célèbre de Deep Purple, venant après In Rock et Fireball, Machine Head est un classique du hard rock. Il a été popularisé par "Smoke On The Water", mais il contient d'autres titres mémorables, à commencer par "Highway Star", qui ouvre les hostilités. Comme c'était déjà le cas pour l'album précédent, Deep Purple a choisi un titre inaugural puissant et rapide. Il y a ici le "Deep Purple rythm", à savoir un martèlement obstiné de la basse et de la batterie, encore renforcées par le Hammond de John Lord. "Highway Star" contient des solos néo-classiques de John Lord et Ritchie Blackmore. Dit ainsi, ça pourrait faire peur. Dans les faits, ce n'est pas kitsch du tout. C'est surtout impressionnant.
"Maybe I'm A Leo" : un riff plus lent, plus groovy, presque sautillant. Bonne chanson. Solo suggestif de Blackmore, avec ce son chaud caractéristique.
"Pictures Of Home" : ici, c'est encore mieux. Une introduction guitaristique mélodieuse et rapide introduit une grille couplet/refrain bien foutue. Rien à redire.
"Never Before" : l'introduction est presque funky ! C'est un génial morceau de hard rock emmené par un riff nerveux. J'aime particulièrement le riff qui suit le refrain en choeur et qui permet de retrouver le couplet.
"Smoke On The Water"... Son riff bien connu, joué aux doigts, maltraité par des millions de guitaristes en herbe... Les roulements de cymbale de Paice... La voix suraiguë de Gillan... Le solo de Blackmore... Rappelons juste les circonstances dans lesquelles est née cette chanson. Deep Purple devait jouer au festival de Montreux. Un hôtel prit feu. Roger Glover nota sur son carnet "Smoke on the water", ce qui traduit en français signifie à peu près "Il y a le feu au lac"...
"Lazy" : le morceau qui rappelle le plus le Deep Purple progressif des débuts. Il est lancé par une intro de clavier et de guitare plutôt bien écrite. La partie chantée (du blues-rock) est courte et noyée au milieu d'innombrables solos de clavier, de guitare et même d'harmonica. C'est presque une jam !
"Space Truckin'" : un des classiques de Deep Purple en concert. Blackmore propose un riff descendant au son hyper saturé.
Au final, cet album apparaît moins varié mais probablement plus constant que Fireball. Il ne faut pas toujours se méfier des réputations bien ancrées : c'est sans doute le meilleur album de Deep Purple.
Son influence a été considérable. Le son en est si lourd qu'on peut considérer l'album non seulement comme une clé de voûte du hard rock mais aussi comme un des albums ayant influencé le mouvement heavy metal. C'est par Ian Paice qu'a été influencé un batteur aussi bruyant que Lars Ulrich (de Metallica, bien sûr).
Les musiciens de Deep Purple étaient tous des pointures dans leur domaine. Outre Ian Paice, très impressionnant (quoique peut-être moins exubérant ici que sur Fireball), il y avait Ian Gillan, chanteur virtuose, avec un blues feeling. Et Ritchie Blackmore demeure encore un modèle d'efficacité pour bien des guitaristes.
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